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nions différentes. Et dans quelles cruautés ne nous précipite pas le barbare et fanatique attachement pour nos opinions ! Combien cet attachement n’a-t-il pas semé de maux sur la terre ! attachement cependant dont il seroit également juste, utile et facile, de se défaire.

Pour apprendre à douter de ses opinions, il suffit d’examiner les forces de son esprit, de considérer le tableau des sottises humaines, de se rappeler que ce fut six cents ans après l’établissement des universités qu’il en sortit enfin un homme extraordinaire[1], que son siecle persécuta, et mit ensuite au rang des demi-dieux, pour avoir enseigné aux hommes à n’admettre pour vrais que les principes dont ils auroient des idées claires ; vérité dont peu de gens sen-

  1. Descartes.