Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/10

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soient l’intérêt personnel à l’intérêt général, et n’eût à-la-fois corrompu chez ce peuple et les mœurs et la forme du gouvernement.

Je ne puis m’empêcher d’observer au sujet de ces deux especes de courages, fondés, l’un sur un fanatisme de religion, l’autre sur l’amour de la patrie, que le dernier est le seul qu’un habile législateur doive inspirer à ses concitoyens. Le courage fanatique s’affoiblit et s’éteint bientôt. D’ailleurs, ce courage prenant sa source dans l’aveuglement et la superstition, dès qu’une nation a perdu son fanatisme, il ne lui reste que sa stupidité : alors elle devient le mépris de tous les peuples, auxquels elle est réellement inférieure à tous égards.

C’est à la stupidité musulmane que les chrétiens doivent tant d’avantages remportés sur les Turcs, qui, par