Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/113

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Quelque rôle que je fasse jouer au hasard, quelque part qu’il ait à la réputation des grands hommes, le hasard cependant ne fait rien qu’en faveur de ceux qu’anime le desir vif de la gloire.

Ce desir, comme je l’ai déja dit, fait supporter sans peine la fatigue de l’étude et de la méditation. Il doue un homme de cette constance d’attention nécessaire pour s’illustrer dans quelque art ou quelque science que ce soit. C’est à ce desir qu’on doit cette hardiesse de génie qui cite au tribunal de la raison les opinions, les préjugés et les erreurs, consacrées par les temps.

C’est ce desir seul qui dans les sciences ou les arts nous éleve à des vérités nouvelles, ou nous procure des amusements nouveaux. Ce desir enfin est l’ame de l’homme de génie ;