Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/155

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Si Quinaut n’a point mis en maxime le sentiment dont Atys est agité, c’est qu’il sentoit qu’un homme vivement affecté ne s’amuse point à généraliser.

Il n’en est pas à cet égard de l’ambition comme de l’amour. Le sentiment, dans l’ambition, s’allie très bien avec l’esprit et la réflexion : la cause de cette différence tient à l’objet différent que se proposent ces deux passions.

Que desire un amant ? Les faveurs de ce qu’il aime. Or ce n’est point à la sublimité de son esprit, mais à l’excès de sa tendresse, que ces faveurs sont accordées. L’amour en larmes, et désespéré aux pieds d’une maîtresse est l’éloquence la plus propre à la toucher. C’est l’ivresse de l’amant qui prépare et saisit ces instants de foiblesse qui mettent le comble à son