Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/164

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dans une infinité de petites pieces la monnoie d’un grand ouvrage, ou, comme Corneille et Racine, avoir composé un certain nombre d’excellentes tragédies.

Le poëme épique est dans la poésie le seul ouvrage dont l’étendue suppose une mesure d’attention et d’invention suffisante pour décorer un homme du titre de génie.

Il me reste, en finissant ce chapitre, deux observations à faire : la premiere, c’est qu’on ne désigne dans les arts par le nom d’esprit que ceux qui, sans génie ni talent pour un genre, y transportent les beautés d’un autre genre ; telles sont, par exemple, les comédies de M. de Fontenelle, qui, dénuées du génie et du talent comique, étincellent de quelques beautés philosophiques : la seconde, c’est que l’invention appartient tellement à l’esprit,