Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/185

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Dans ce dernier tableau le particulier ne voit rien de dangereux pour lui. Aucun des spectateurs n’est monarque : les malheurs qu’occasionnent souvent les révolutions ne sont pas assez imminents pour le frapper de terreur ; il doit donc en considérer le spectacle avec plaisir[1]. Ce spectacle charme les uns en leur laissant

  1. C’est à cette cause qu’on doit en partie rapporter l’admiration conçue pour ces fléaux de la terre, pour ces guerriers dont la valeur renverse les empires et change la face du monde. On lit leur histoire avec plaisir ; on craindroit de naître de leur temps. Il en est de ces conquérants comme de ces nuages noirs et sillonnés d’éclairs ; la foudre qui s’élance de leurs flancs fracasse, en éclatant, les arbres et les rochers. Vu de près, ce spectacle glace d’effroi ; vu dans l’éloignement, il ravit d’admiration.