Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/197

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L’Égypte, dit-il, étoit un pays d’enchantements ; l’imagination y étoit perpétuellement battue par les grandes machines du merveilleux ; ce n’étoit par-tout que des perspectives d’effroi et d’admiration. Le prince étoit un objet d’étonnement et de terreur : semblable au foudre qui, reculé dans la profondeur des nuages, semble y tonner avec plus de grandeur et de majesté, c’étoit du fond de ses labyrinthes et de son palais que le monarque dictoit ses volontés. Les rois ne se montroient que dans l’appareil effrayant et formidable d’une puissance relevée en eux d’une origine céleste. La mort des rois étoit une apothéose ; la terre étoit affaissée sous le poids de leurs mausolées. Dieux puissants, l’Égypte étoit par eux couverte de