Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/217

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Il n’en est pas ainsi de ces ouvrages dont le public est ou se croit juge ; tels sont les poëmes, les romans, les tragédies, les discours moraux ou politiques, etc. Dans ces divers genres on ne doit point entendre par le mot goût la connoissance exacte de ce beau propre à frapper les peuples de tous les siecles et de tous les pays, mais la connoissance plus particuliere de ce qui plaît au public d’une certaine nation. Il est deux moyens de parvenir à cette connoissance, et par conséquent deux différentes especes de goût. L’un que j’appelle goût d’habitude : tel est celui de la plupart des comédiens, qu’une étude journaliere des idées et des sentiments propres à plaire au public rend très bons juges des ouvrages de théâtre, et sur-tout des pieces ressemblantes aux pieces déjà données. L’autre espece de goût