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leurs prétentions au titre de bon esprit ils pourront toujours rejeter l’ineptie de leurs raisonnements sur l’obscurité de leurs expressions ; que c’est l’unique et sûr moyen d’échapper à la conviction de sottise : aussi le saisissent-ils avidement, en se cachant autant qu’ils le peuvent à eux-mêmes que le défaut de bel esprit est le seul droit qu’ils aient au bon esprit, et qu’écrire mal n’est pas une preuve qu’on pense bien.

Le jugement de pareils hommes, quelque riches ou puissants qu’ils soient souvent[1], ne feroit cependant aucune impression sur le public s’il n’étoit soutenu de l’autorité de

  1. En général, ceux qui sans succès ont cultivé les arts et les sciences deviennent, s’ils sont élevés aux premiers postes, les plus cruels ennemis des gens de lettres. Pour les décrier ils se mettent à