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gance et pureté ; tous deux sont ordinairement plus sensibles au bien dit qu’au bien pensé : cependant ils ne disent ni ne doivent dire les mêmes choses[1], parceque l’un et l’autre se proposent des objets différents. Le bel esprit, avide de l’estime du public, doit, ou mettre sous les yeux de grands tableaux, ou présenter des idées intéressantes pour l’humanité ou du moins pour sa nation. Satisfait, au contraire, de l’admiration des gens du bon ton, l’homme du monde ne s’occupe qu’à présenter des idées agréables à ce qu’on appelle la bonne compagnie.

J’ai dit dans le second discours qu’on ne pouvoit parler dans le

  1. Mille traits agréables dans la conversation seroient insipides à la lecture. « Le lecteur, dit Boileau, veut mettre à profit son divertissement. »