Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/27

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passé de la Grece dans l’Hespérie, de l’Hespérie à Constantinople et dans l’Arabie ? et pourquoi, repassant d’Arabie en Italie, a-t-elle trouvé des asyles dans la France, l’Angleterre, et jusques dans le nord de l’Europe ? Pourquoi ne trouve-t-on plus de Phocion à Athenes, de Pélopidas à Thebes, de Décius à Rome ? La température de ces climats n’a pas changé : à quoi donc attribuer la transmigration des arts, des sciences, du courage, et de la vertu, si ce n’est à des causes morales ?

C’est à ces causes que nous devons l’explication d’une infinité de phénomenes politiques qu’on essaie en vain d’expliquer par le physique. Tels sont les conquêtes des peuples du nord, l’esclavage des orientaux, le génie allégorique de ces mêmes nations, la supériorité de certains peuples dans