Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/39

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la mort d’un œil tranquille. Quelle foiblesse ce maréchal de Biron, si brave dans les combats, ne montra-t-il pas au supplice !

Pour soutenir la présence du trépas il faut être, ou dégoûté de la vie, ou dévoré de ces passions fortes qui déterminerent Calanus, Caton, et Porcie à se donner la mort. Ceux qu’animent ces fortes passions n’aiment la vie qu’à certaines conditions : leur passion ne leur cache point le danger auquel ils s’exposent ; ils le voient tel qu’il est, et le bravent. Brutus veut affranchir Rome de la tyrannie, il assassine César ; il leve une armée, attaque, combat Octave ; il est vaincu, il se tue : la vie lui est insupportable sans la liberté de Rome.

Quiconque est susceptible de passions aussi vives est capable des plus grandes choses : non seulement il