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osé la rendre utile à leur patrie. En vain diroit-on que la garde qui de toutes parts environnoit les palais de la tyrannie leur en défendoit l’accès : c’étoit la crainte des supplices qui désarmoit leur bras. De pareils hommes se noient, se font ouvrir les veines, mais ne s’exposent point à des supplices cruels ; nul motif ne les y détermine.

C’est la crainte de la douleur qui nous explique toutes les bizarreries de cette espece de courage. Si l’homme assez courageux pour se brûler la cervelle n’ose se frapper d’un coup de stylet ; s’il a de l’horreur pour certains genres de mort, cette horreur est fondée sur la crainte, vraie ou fausse, d’une plus grande douleur.

Les principes ci-dessus établis donnent, je pense, la solution de toutes les questions de ce genre, et prouvent