Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/43

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jusqu’à présent à l’examinateur scrupuleux que la nature soit, dans ses productions du septentrion, plus forte que dans celles du midi. Si le nord a ses ours blancs et ses orox, l’Afrique a ses lions, ses rhinocéros et ses éléphants. On n’a point fait lutter un certain nombre de Negres de la Côte d’or ou du Sénégal avec un pareil nombre de Russes ou de Finlandois ; on n’a point mesuré l’inégalité de leur force par la pesanteur différente des poids qu’ils pourroient soulever. On est si loin d’avoir rien constaté à cet égard, que, si je voulois combattre un préjugé par un préjugé, j’opposerois à tout ce qu’on dit de la force des gens du nord l’éloge qu’on fait de celle des Turcs. On ne peut donc appuyer l’opinion qu’on a de la force et du courage des septentrionaux que sur l’histoire de leurs conquêtes : mais