Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/60

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faire sentir à je ne sais quel tyran l’injustice de ses vexations, la dureté avec laquelle il traitoit ses sujets, et la dépendance réciproque et nécessaire qui unit les peuples et les souverains, qu’un philosophe indien inventa, dit-on, le jeu des échecs. Il en donna des leçons au tyran ; lui fit remarquer, que si dans ce jeu les pieces devenoient inutiles après la perte du roi, le roi, après la prise de ses pieces, se trouvoit dans l’impuissance de se défendre, et que, dans l’un et l’autre cas, la partie étoit également perdue[1].

  1. Les visirs ont par de semblables adresses trouvé le moyen de donner des leçons utiles aux souverains. « Un roi de Perse en colère deposa son grand visir, et en mit un autre à sa place. Néanmoins, parceque d’ailleurs il étoit content des services du déposé, il lui