Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/103

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seme, laboure, recueille ; c’est pour nous qu’il a moissonné.

Ravageons, pillons les nations. Nous y consentons tous, s’écrierent ceux qui, plus spirituels et moins hardis, craignoient de s’exposer aux dangers : mais ne devons rien à la force, et tout à l’imposture. Recevons sans péril des mains de la crédulité ce que peut-être en vain nous tenterions d’arracher par la force. Revêtons-nous du nom et de l’habit de bonzes ou de bramines, et parcourons la terre ; nous la verrons, empressée, fournir à nos besoins, et même à nos plaisirs secrets.

Ce parti parut lâche et bas aux ames fieres et courageuses. Divisée d’opinion, l’assemblée se sépare. Les uns se répandent dans l’Inde, le Thibet et les confins de la Chine. Leur front est austere, et leur corps macéré. Ils en imposent aux peuples, les ensei-