Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/122

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Non moins injuste envers les despotes que le pere envers ses fils, dans tout l’orient est-il un peuple qui n’exige de ses sultans et beaucoup de vertus et sur-tout beaucoup de lumieres ? Cependant quelle demande plus injuste ? Ignorez-vous, diroit-on à ces peuples, que les lumieres sont le prix de beaucoup d’études et de méditations ? L’étude et la méditation sont une peine : on fait donc tous ses efforts pour s’y soustraire ; on doit donc céder à sa paresse si l’on n’est animé d’un motif assez puissant pour en triompher. Quel peut être ce motif ? le desir seul de la gloire. Mais ce desir, comme je l’ai prouvé dans le troisieme discours, est lui-même fondé sur le desir des plaisirs physiques, que la gloire et l’estime générale procurent. Or, si le sultan, en qualité de despote, jouit de tous les plaisirs que la