Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/175

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familieres se combinent sans peine dans notre esprit ; mais l’on sera incapable de l’attention forte que demande un nouveau genre d’étude. A-t-on atteint l’âge de trente-cinq ans ? on ne fera point alors d’un grand géometre un grand poëte, d’un grand poëte un grand chymiste, d’un grand chymiste un grand politique. Qu’à cet âge on éleve un homme à quelque grande place ; si les idées dont il a déjà chargé sa mémoire n’ont aucun rapport aux idées qu’exige la place qu’il occupe, ou cette place demandera peu d’esprit et de talent, ou cet homme la remplira mal.

Parmi les magistrats, quelquefois trop concentrés dans la discussion des intérêts particuliers, en est-il aucun qui pût avec supériorité remplir les premieres places s’il ne faisoit en secret des études profondes relatives au