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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/207

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tire l’esclave qui doit commander à d’autres esclaves, ce desir doit être commun à tous les peres. Quel homme s’essaieroit donc en ces empires à tracer le plan d’une éducation vertueuse que personne ne donneroit à ses enfants ? Quelle manie que de prétendre former des ames magnanimes dans des pays où les hommes ne sont pas vicieux parce qu’en général ils sont méchants, mais parce que la récompense y devient le prix du crime, et la punition celui de la vertu ? Qu’espérer enfin, en ce genre, d’un peuple chez qui l’on ne peut citer comme honnêtes que les hommes prêts à le devenir si la forme du gouvernement s’y prêtoit ; où d’ailleurs, personne n’étant animé de la passion forte du bien public, il ne peut par conséquent y avoir d’homme vraiment vertueux ? Il faut, dans les gouvernements des-