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CHAPITRE IX

Méprise de sentiment.


Semblable au trait de la lumiere qui se compose d’un faisceau de rayons, tout sentiment se compose d’une infinité de sentiments, qui concourent à produire telle volonté dans notre ame et telle action dans notre corps. Peu d’hommes ont le prisme propre à décomposer ce faisceau de sentiments ; en conséquence l’on se croit souvent animé, ou d’un sentiment unique, ou de sentiments différents de ceux qui nous meuvent. Voilà la cause de tant de méprises de sentiment, et pourquoi nous ignorons presque toujours les vrais motifs de nos actions.