Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/27

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point susceptible du même intérêt, c’est que vous ne les aimez point pour eux-mêmes. Mais, ajoutera cette mere, quels seroient les motifs de ma tendresse ? Parmi les peres et les meres, répondrai-je, les uns sont affectés du sentiment de la postéromanie ; dans leurs enfants, ils n’aiment proprement que leur nom : les autres sont jaloux de commander, et dans leurs enfants ils n’aiment que leurs esclaves. L’animal se sépare de ses petits lorsque leur foiblesse ne les tient plus dans sa dépendance, et l’amour paternel s’éteint dans presque tous les cœurs lorsque les enfants ont, par leur âge ou leur état, atteint l’indépendance. Alors, dit le poëte Saadi, le pere ne voit en eux que des héritiers avides : et c’est la cause, ajoute ce même poëte, de l’amour extrême de l’aïeul pour ses petits-fils ; il les regarde