Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/32

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philosophes, et les persécutions qu’ils excitent contre eux. Mais, leur dit-on, ou l’opinion qui vous révolte dans l’ouvrage d’un philosophe est fausse, ou elle est vraie. Dans le premier cas, vous pouvez, animés de cette vertu douce que suppose la religion, lui en prouver philosophiquement la fausseté ; vous le devez même chrétiennement. « Nous n’exigeons point, dit S. Paul, une obéissance aveugle ; nous enseignons, nous prouvons, nous persuadons ». Dans le second cas, c’est-à-dire si l’opinion de ce philosophe est vraie, elle n’est point alors contraire à la religion : le croire, c’est un blasphême. Deux vérités ne peuvent être contradictoires ; et la vérité, dit M. l’abbé de Fleury, ne peut jamais nuire à la vérité. Mais cette opinion, dira le dévot fanatique, ne paroît pas se concilier avec les