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des opinions vraies ou fausses qu’on lui présente.

Conséquemment à cette définition, l’esprit juste contribue peu à l’avancement de l’esprit humain : cependant il mérite quelque estime. Celui qui, partant des principes ou des opinions admises, en tire des conséquences toujours justes, et quelquefois neuves, est un homme rare parmi le commun des hommes. Il est même en général plus estimé des gens médiocres que ne le sera l’esprit supérieur, qui, rappelant trop souvent les hommes à l’examen des principes reçus et les transportant dans des régions inconnues, doit à-la-fois fatiguer leur paresse et blesser leur orgueil.

Au reste, quelque justes que soient les conséquences qu’on tire ou d’un sentiment ou d’un principe, je dis