Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/72

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l’ame. Telles sont ces phrases : Je crois que vous devez vous conduire de telle maniere ; tel est mon avis ; tels sont les motifs sur lesquels je me fonde : mais n’adoptez rien sans examen, etc. C’est à cette maniere de conseiller qu’on reconnoît l’homme sage : lui seul peut réussir auprès de l’homme d’esprit ; et, s’il n’a pas toujours le même succès auprès des gens médiocres, c’est que ces derniers, souvent incertains, veulent qu’on les arrache à leur irrésolution, et qu’on les décide ; ils s’en fient plus à la sottise qui tranche d’un ton ferme, qu’à la sagesse qui parle en hésitant.

L’amitié qui conseille prend à-peu-près le ton de la sagesse ; elle unit seulement l’expression du sentiment à celle du doute. Résiste-t-on à ses avis ? va-t-on même jusqu’à les mépriser ? c’est alors qu’elle se fait mieux