Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/76

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susceptibles que l’homme d’esprit. Si tous prétendent au bon sens, et même s’en donnent le titre, on ne les en croit pas sur leur parole. C’est M. Diafoirus qui dit : « Je jugeai par la pesanteur d’imagination de mon fils qu’il auroit un bon jugement à venir ». On manque toujours de bon sens lorsqu’à cet égard, l’on n’a que son défaut d’esprit pour appuyer ses prétentions.

Le corps politique est-il sain ? les gens de bon sens peuvent être appelés aux grandes places, et les remplir dignement. L’état est-il attaqué de quelque maladie ? ces mêmes gens de bon sens deviennent alors très dangereux. La médiocrité conserve les choses dans l’état où elle les trouve. Ils laissent tout aller comme il va. Leur silence dérobe les progrès du mal, et s’oppose aux remedes efficaces qu’on