j’aime une maîtresse lubrique
chaque belle a diverse beauté et chaque beauté fait naître des désirs
venus ne donna jamais de si charmants baisers[1]
pourquoy mêler l’or des vérités aux fanges du mensonge
mes vers seront malgrez eux plus durable que l’airain je quitte la modestie et c’est au noble orgueil a repousser l’envie
la beauté tien toujours le dépit enchaîné
venus ou lidie que les alexandres se vantent de faire trembler la terre les dieux qui vous donnet la beauté et la faculté de nous rendre heureux vous fit notre reine ils donnèrent aux lions une grande gueule moins a craindre que votre petite bouche
la crainte viens présenter les phantomes[2] effraiants a l’esprit que le soufle de l’espérance dissipe et la peinture vive de ces objets effraiants par elle devient un tableau effacé
la crainte semblable a méduse nous pétrifie
chasteté Dona maria coronel fatigué de la longue absence de son mary tourmenté par la convoitize charnelle se mit un tison dans la partie pour faire un sacrifice de sa vie alafoy conjugale
servilia pour ne point survivre a lepidus avala des charbons ardents
une religieuse sur le point d’estre violée promit au soldat de luy donner un heaume qui le rendrait invulnérable s’il vouloit la laisser, ensuite elle se frotta le col de pomade et luy dit de faire l’épreuve sur elle même et lui présenta sa tête a couper a quoy le scélérat fut aussy habile que la religieuse a le tromper aux dépends de sa vie[3]
- ↑ Ces confessions de volupté surtout sensuelle et galante sont peut-être moins émouvantes et aussi moins malsaines que d’autres où la frénésie de la chair s’associe a toute sorte de vertiges sentimentaux, de délires intellectuels.
- ↑ Objets barré et remplacé par phantomes.
- ↑ On sait combien Helvetius se plaît à ces anecdotes brutales qui sont