Page:Hennique-Huysmans - Pierrot sceptique, 1881.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sur un bâton et le rosse, puis il lui tend la main et on échange une accolade fraternelle.

— Cher maître, quel bon vent vous amène ?

Le, marbrier déroule un immense rouleau de papier. Pierrot trouve le projet de monument infect et le témoigne.

— Comment, infect ?

Et le marbrier se fâche lorsqu’il aperçoit la sidonie. Elle se tient rigide, sans regard, comme une statue.

— Vous êtes donc sculpteur, monsieur Pierrot ?

— Pouh !… pouh !…, répond Pierrot, quelquefois…, à mes moments perdus.

— Eh bien, permettez-moi de ne pas vous complimenter.

On se dispute ; la sidonie se dresse avec un geste de poissarde. Terrifié, le marbrier s’enfuit.



Scène DIXIÈME

PIERROT, LA SIDONIE

Alors, brutalement, Pierrot d’une main montrera le lit à la sidonie, de l’autre décrochera un coupe-choux de la muraille.

— L’un ou l’autre ?

— Ni l’un, ni l’autre, riposte la sidonie.

— Tous les deux, fait-il.

Et la sidonie s’échappe à travers la chambre. Pierrot la poursuit. Des bruits sortent encore de l’armoire ; d’un air froid, à trois reprises, Pierrot y enfonce son sabre.