hisser jusqu’à un endroit suffisamment compact pour me garantir des regards, mais pas assez touffu pour m’empêcher de voir. Ce ne fut pas long. Je me campai sur une branche, puis, élaguant quelques brindilles, pinçant des feuilles, je pus soudain embrasser le polygone, et, plus loin qu’une seconde muraille, un morceau des casernes de l’infanterie de marine, balconné, devant lequel s’alignait un cordon de troupes.
Je revins au polygone : il était criblé de papillons multicolores, verdoyait joyeusement. Un poteau, vis-à-vis de moi, attira bien mon attention ; mais je ne m’en préoccupai point, tant il se dressait tranquille, sans importance et comme immatriculé là depuis des années. L’appel des hommes, à l’abri des casernes, eut lieu. Il s’éteignit ; des commandements lui succédèrent, et marrrche ! les soldats peu à peu disparurent. — Le chien fauve dormait en rond au pied de l’arbre où je perchais.
Rien, — sauf ma conversation de la veille avec Robert, — ne m’affirmant d’ailleurs que quelque chose fût en passe de s’organiser, j’en fus heureux et regrettai de m’être dérangé. J’étais abasourdi, attentif, ému ; mais nulle tristesse pénible ne me cramponnait à ma branche. La présence du chien me fortifiait et me rassérénait.
J’effrayai un merle qui, imprudemment, venait de