Page:Henri Béraud - Le Martyre de l'obèse, 1922.djvu/106

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que, toujours, toujours, dans les heures de défaillance, dans ces troubles et éphémères instants dont un amant doit savoir faire son profit, l’image de la casquette, du pantalon, de la lorgnette et de la petite gare d’Obervesel se dresserait entre nous.

Hélas ! monsieur, voilà bien de mes histoires d’amour. Ici ou là, toutes se ressemblent. Et qu’importe, je vous le demande, que de semblables tableaux se profilent sur le fond bleu de la Riviera, devant le rideau mouvant du désert ou bien sous l’ouate argentée des fjords ? Croyez-moi : le cœur humain est insensible aux variations du thermomètre. Ce que je vous raconte est de toutes les époques et de tous les continents. N’y eut-il pas toujours, et en tous lieux, des bonshommes pas malins, bernés par des femmelettes pas méchantes ?

Auriez-vous l’ingénuité de croire que les femmes et l’amour subissent l’influence des climats ? Chansons, monsieur, chansons ! C’est sous le ciel