Page:Henri Béraud - Le Martyre de l'obèse, 1922.djvu/136

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sédons ni front, ni nez, ni bouche, ni menton ; que sur nos faces l’accord gracieux ou sévère des lignes et des volumes n’utilise point les rondeurs à l’égal des angles. Bref, les femmes nous aiment — si cela nous arrive — sans nous regarder. C’est peut-être parce qu’elles ne parviennent pas à nous identifier aux personnages de romans, de pièces et d’opéras, dont leurs chères petites mémoires sont tout illustrées.

Elles se trompent, et vous, qui sans doute, partagez leur opinion, vous vous trompez aussi. Il y a de beaux gras et des gras nobles et des gras tragiques ; il y eut, au cours des âges, un grand nombre d’obèses fameux par leur ascendant amoureux. Les plus grands artistes n’ont pas dédaigné de prendre pour modèles d’illustres patapoufs. L’histoire compte des joufflus majestueux, des joufflus altiers, des joufflus poignants, et même des joufflus terribles. Ces gros-là, monsieur, les femmes n’en faisaient point fi. Montrer à celle