Page:Henri Béraud - Le Martyre de l'obèse, 1922.djvu/152

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s’efface. Alors on se voit dans sa triste laideur que chaque jour accuse plus cruellement, et, tandis qu’on murmure : « Tout cela ne vaut pas qu’on y pense », une voix intérieure vous dit : « Tu ne penses qu’à cela, imbécile ».

Est-ce vrai, monsieur ?

Vous ne haussez plus les épaules ? Je dis vrai, n’est-ce pas ? Aussi, pourquoi me poser de ces questions. J’oubliai, en vous faisant rire, la tristesse de mon histoire ; il ne fallait pas me la rappeler. Tout de même, je m’en veux de vous attrister, et, pour obtenir mon pardon, je vais vous raconter ce qui m’est advenu ce matin. Buvons d’abord un chasse-bière, que nous chasserons ensuite, au moyen de quelques chopes…