Page:Henri Béraud - Le Martyre de l'obèse, 1922.djvu/216

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— Je vous attendais, dit-elle. Comme vous rentrez tard…

— Que se passe-t-il ?

— Rien ; je vous attendais. Je suis si seule !…

— Je vous croyais couchée…

— Venez près de moi. Asseyez-vous.

J’ignore si, connaissant mon histoire, la suite vous étonnera. Quant à moi, j’en demeure confondu. Monsieur, la femme que j’idolâtre est une petite carne. Et je pèse mes paroles.

Elle me fit asseoir, et non pas dans un fauteuil, mais sur un petit canapé, dans le coin, le plus faiblement éclairé de la pièce où je m’amoncelais en roulant de gros yeux. Aussitôt, elle vint se placer à côté de moi.

De quel parfum s’était-elle imprégnée ? Je crois qu’un parfumeur, fut-il Arabe, voire Syrien, se consumerait les narines, à force de renifler, sans démêler le secret de ce baume-là ! Un saint en aurait perdu la tête. Que dis-je, un saint ? Un