Page:Henri Béraud - Le Martyre de l'obèse, 1922.djvu/79

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Il n’en fut pas toujours de même. Hé ! hé ! si nous avions vingt ans de plus… Je m’exprime mal : s’il nous était possible, comme dans les romans, de nous reporter à vingt ans en arrière, je gage que vous me trouveriez mieux fait !

Oui, madame.

Me permettrez-vous de vous apprendre que l’embonpoint des messieurs se trouvait fort bien porté aux environs de l’Exposition de 1900 ! C’est à ce moment en vérité, qu’il fût à la mode pour la dernière fois. Les tailleurs travaillaient à notre avantage. Le chic n’était pas alors, je vous en donne l’assurance, de montrer des épaules en goulot de Saint-Galmier ! De même que les femmes eussent rougi de paraître plates, les hommes tâchaient de ne pas avoir l’air dégingandés. Jamais la société n’a semblé si bien nourrie ; c’était le prince de Galles, l’appétissant Édouard VII qui donnait le ton, et non pas comme à présent vos danseurs argentins et serpentins.