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Page:Henri Deberly Le Supplice de Phèdre 1926.djvu/137

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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

semblait que plus de soins, une tendresse plus molle, une plus éloquente affection rendraient à Marc la bonne humeur qu’il avait perdue. Elle ne savait qu’imaginer pour lui faire plaisir et se reprochait sa froideur.

Profitant d’un accès si persévérant que deux repas consécutifs s’étaient écoulés sans qu’il prononçât une parole :

— Voyons, mon loup, dit-elle un soir, causons peu, mais bien ! J’en ai assez de te voir faire une tête de martyr et garder un silence de conspirateur. Il y a quelque chose qui ne marche pas. Dis-moi ce que c’est. Sois sincère !

Le jeune homme déclara qu’il mourait d’ennui et qu’au surplus tous ses efforts étaient impuissants à le faire triompher de cet affreux mal.

— Que te manque-t-il ? reprit Hélène,

Il n’en savait rien.

Elle insista, se fit câline, lui pressa les tempes, le contraignit par des caresses à lever les yeux, à la regarder bien en face.

Malgré lui, brusquement, il se mit à rire.

— Eh ! bien, fit-il avec chaleur, je voudrais danser !

— Danser, mon chéri ?

— Oui, danser !

Elle se mordit le bout d’un doigt, cherchant une réponse.

— Et pourquoi pas cueillir la lune ? Personne n’est rentré. Te figures-tu que les salons vont s’ouvrir pour toi ? Il faut prendre patience, jeta-t-elle enfin.