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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

formé. N’avait-elle pas d’autres moyens d’intéresser Marc que les frivoles divertissements de la vie mondaine ? À quoi donc lui servait son intelligence ? Témoignait-il si peu d’amour des choses de l’esprit qu’elles ne pussent être utilisées comme dérivatif ? L’entourer, le chérir dans son abattement, telle était la méthode à mettre en pratique, au lieu de celle qui consistait à s’en détourner, comme le ferait d’une plaie du corps qui lui répugne trop quelque négligente infirmière. Sans hésiter, bien que d’abord elle eût à se vaincre, ni se laisser décourager par la maussaderie, elle commença d’exécuter une de ces approches dont on dirait, à voir les femmes les mener à bien, qu’elles sont pourvues d’un sixième sens ou disposent d’antennes. Toute minute opportune lui devint précieuse. À la douceur de caractère qui lui manquait tant, une espèce de génie vint se susbtituer, Elle ne songeait qu’à baigner Marc dans son affection.

Il en éprouva du bien-être. Assez d’empire avait jadis rayonné sur lui de cette belle-mère intransigeante et parfois hautaine pour que, toujours, dans une mesure plus ou moins sensible, il goûtât les faveurs qu’elle lui accordait. Sa solitude était, du reste, une des grandes raisons du ravage que la peine avait fait en lui. En le privant de camarades par tendresse jalouse, Hélène avait, sans le vouloir, rendue ombrageuse une âme ni plus mélancolique, ni plus lâche qu’une autre, mais assurément susceptible. Il vivait trop, ordinairement, replié sur soi. Entouré d’habiles attentions, on put le voir qui