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Page:Henri Deberly Le Supplice de Phèdre 1926.djvu/240

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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

La voix d’Hélène tremblait un peu. Marc baissa la tête.

— Et, souffla-t-il, votre départ, ce serait pour quand ?

— Tu m’en demandes trop ! fit Hélène. Rien n’est encore, à cet égard, complètement fixé. Je verrai en prenant mes dispositions. Mettons la fin du mois… peut-être juin…

Le jeune homme parut réfléchir. Tout à coup, redressant un visage défait :

— Décidément, murmura-t-il, quelque chose m’échappe !

Hélène s’inquiéta :

— Dis, mon loup ?

Il dut faire un effort pour articuler :

— Comment grand-père qui, jusqu’ici, ne s’était pas plaint, se trouve-t-il aujourd’hui subitement si mal ?

— Mais il ne se plaint pas ! Te l’aurais-je dit ? Je me serai mal exprimée ! fit Hélène d’un trait. Il est vieux, ce n’est pas la même chose du tout. Il a ses douleurs, ses manies…

— Comme l’an dernier, comme l’an d’avant, comme toujours ! dit Marc. Sa goutte n’est pas une nouveauté ! reprit-il sèchement.

— Oh ! mon chéri, que tu es dur !

— Dur ? fit-il. En quoi ?

Il hésita, puis déclara d’un ton radouci :

— Je ne vois pas pour quelle raison vous m’abandonnez.

Hélène, à son tour, devint pâle.