Page:Henri Forir - Dictionnaire liégeois-français, t. 1, 1866.djvu/149

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BON
BOR
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Bônifass, s. Boniface, nom propre d’homme. — Wangni l’pardon d’sin Bônifass : gagner le pardon de saint Boniface, boire un verre de vin après avoir dit ses grâces (moyen de les faire dire).


Bônifiech, s. Bonification, amélioration, rétablissement, compensation. — On m’deû l’bônifiège di çou ki j’piett : on me doit la bonification de la perte que j’éprouve.


Bônifiî, v. (Ji bônifèie, no bônifìan). Bonifier, mettre en meilleur état ; faire bon, suppléer ; parfournir. — Li bîr si bônifèie divin lè botèie : la bière se bonifie, est susceptible de bonification, quand elle est mise en bouteilles. — Ji bônifieret çou ki mâk po fé mèie fran : je bonifierai ce qu’il s’en faut pour faire mille francs.


Boniket, s. Bavolet, coiffure de villageoise. — Voss boniket a dintel è dabîm bin plicî : votre bavolet à dentelles est extrêmement bien plissé.


Bonjoû, s. Bonjour, expression pour saluer quelqu’un. — Priî l’bonjoû a s’wèzin : donner ou souhaiter (et non prier) le bonjour à son voisin. — Enn n’alé sin dîr ni bonjoû ni dièwâtt : s’en aller sans dire adieu à personne ; emporter le chat ; mourir subitement.


Bonjoû, s. Communion. — Fé s’bonjoû : faire son bonjour, confesser et communier, approcher de la Sainte-Table.


Bon-krètiain, s. Bon-chrétien, sorte de grosse poire. — Bon-krètiain d’osté è bon-krètiain d’iviair : bon-chrétien d’été et bon-chrétien d’hiver.


Bonn-avinteûr, s. Horoscope, prédiction d’astrologue. — On n’kreû puss a l’bonn-avìnteûr : on ne croit plus aux horoscopes.


Bonn-dam, s. Bonne-dame, plante potagère qu’on nomme aussi belle-dame ou arroche.


Bonnmin, adv. Bonnement, naïvement, avec simplicité, sans cérémonie. — I di soula to bonnmin' : il dit cela tout bonnement, débonnairement, tout simplement.


Bonntrèie. Voy. Bonètrèie.


Bonnutt, s. Bonsoir, terme pour saluer quelqu’un vers la soirée. — Priî l’bonnutt a n’sakî : souhaiter (et non prier) le bonsoir, la bonne nuit à quelqu’un.


Bonomrèie, s. Bonhomie. Voy. Bonasté.


Bonté, s. Bonté, qualité de ce qui est bon ; complaisance, faveur, obligeance. — Li bonté dè Bondiu : la bonté divine, l’infinie bonté de Dieu. — Merci d’vo bonté : je vous suis obligé, je vous suis reconnaissant de vos bontés. — Gna dè mèchan-z-om ki sèrî mon danjreû, si n’avî nol bonté : il y a des méchants qui seraient moins dangereux s’ils n’avaient aucune bonté.


Bôr, s. Hangar, abri.


Bordai, s. Bordel, maison publique, lieu de prostitution, maison de débauche. — Li ci ki va-t-â bordai sé todi po kbin : celui qui fréquente les mauvais lieux sait toujours ce qu’il en coûte à la bourse et à la santé.


Bordalé, v. (Ji bordalaie). Fréquenter les maisons de prostitution, courir le guilledou. — Ci jônn om la è crohî, i n’fai k’bordalé : ce jeune homme est perdu, il fréquente les maisons de débauche.


Bordalî, s. Débauché, libertin, homme crapuleux, plongé dans la débauche. — Ni hâbité nin c’kapon la, c’ess-t-on bordalî : ne fréquentez pas ce gueusard, c’est un débauché, un homme vil.


Bordalèche. Voy. Bordalrèie.


Bordalrèie è Bordalech, s. Débauche, libertinage, dérèglement, dissolution, débordement. — Li bordalrèie piett baikô d’jônè gin : le libertinage perd beaucoup de jeunes gens.


Bordon, s. Bâton, morceau de bois rond, long et maniable ; gourdin, rondin, tricot. — Bordon fèré : bâton ferré, brin-d’estoc. — Diné dé kô d’bordon : rondiner, donner des coups de bâton, donner la bastonnade. — Bordon d’pèlurin : bourdon, bâton de pèlerin. — Bordon d’viëss : bâton de vieillesse. — Bordon d’souk, di juzaie, di lak : bâton de sucre, de jus de réglisse, de cire à cacheter. — Bordon d’inn plantt : tige principale d’une plante. — Bordon d’inn klé : tige d’une clé.


Bordon-d’sin-Jâk, s. Andromède, constellation de l’hémisphère septentrional.


Borguimaiss, s. Bourgmestre, chef de l’administration communale en Belgique, en Hollande et en quelques villes d’Allemagne. — Lîche a-t-avou po borguimaiss Laruwel, k’a stu moudri : Liège a eu pour bourgmestre Laruelle, qui a été assassiné. — Vâ mî d’ess calin k-d’ess borguimaìss, soula deûr pu lontain : il vaut mieux d’être coquin que d’être bourgmestre, les fonctions du premier durent plus longtemps.


Borjeû, eûss, s. Bourgeois, citoyen, individu qui n’est ni noble ni militaire. — Lè borjeû del vèie : les citadins. — On-zè-binâh d’avu po wèzin dè bon, dè-z-onaitt borjeû : il est bien agréable d’avoir pour voisins de bons, d’honnêtes bourgeois. — Li borjeû va dvan l’hakin : le maître va avant le valet.


Borjeûsmin, adv. Bourgeoisement, d’une manière bourgeoise, modestement.