À son tour, M. Hubert (Joseph) a publié tout récemment un vocabulaire assez complet, d’un format commode et très-portatif : malgré l’omission de quelques termes d’un usage fréquent, c’est un Manuel de poche que l’on peut consulter utilement.
MM. Remacle et Lobet, de Verviers, ont aussi payé un large tribut à la science philologique ; mais nonobstant tout l’intérêt que présente la lecture de leurs œuvres, qui se distinguent par un fonds d’érudition et de connaissances historiques, elles ne peuvent guère servir aux habitants de Liége et de sa banlieue ; car, quoique nous nous comprenions parfaitement avec nos frères verviétois, leur prononciation et, par suite, leur manière d’orthographier, rendent beaucoup de mots et de phrases inintelligibles pour nous, Liégeois, surtout dans la langue écrite.
En présence de tels inconvénients, on a reconnu la nécessité d’un nouveau Dictionnaire plus développé, plus complet et plus conforme au dialecte usité dans la métropole de la province et du pays wallon : c’est la tâche que j’ai osé entreprendre.
Mais, pour réussir, il fallait, à l’imitation des estimables écrivains mentionnés plus haut, attacher à ce travail un caractère d’utilité publique et un élément de curiosité pour les amateurs du vieux idiome de nos pères.
J’ai cru y parvenir en y insérant :
1o Une collection nombreuse de mots wallons dont la traduction gêne le commun du peuple, et dont la définition est suivie de plusieurs synonymes propres à l’ornement du style.
2o Un recueil de proverbes, que je dois en partie aux souvenirs de mon enfance, et qui, par leur simplicité et leur énergique laconisme, animent la conversation, y sèment de l’agrément et de la gaîté : tels sont les suivants :
Lè meûr pârlet et lè hâïe hoûtet. — Kî vin d’poïe grett. — Jône kolèbeû, vî bribeû. — Pu rmow-t-on on stron, pu flair-t-i. — Kî a pârâss a mârâss. — J’ott soula kom inn vôtt â lâr. — Inn bone krâss tâte di boûr n’a mâïe sitrônné s’maiss, etc.