Page:Henri Grégoire.- De la traite et de l'esclavage des noirs et des blancs, 1815.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ministres des autels. Oseroit-on soutenir que les pirates Algériens, Tunisiens, etc. ont commis des attentats comparables à ceux des Européens contre l’Afrique ? Et que diroit l’Europe, si tout-à-coup un nouveau Genseric, descendant peut-être, ou du moins imitateur du roi des Vandales, abordant sur nos côtes, y faisoit une invasion, en disant : « J’arrive comme libérateur. »

« Le prétexte souvent allégué pour faire la traite des Noirs, est la supposition que, dans leur pays natal, ils sont une marchandise ; mais en Russie, en Pologne, on vend la terre avec les Serfs qui la cultivent, comme un planteur des Antilles vend son habitation avec tant de têtes de Nègres ; comme un propriétaire vend une ferme avec le bétail nécessaire à l’exploitation. Ne fait-on pas à-peu-près l’équivalent lorsqu’on prend, on donne, on cède, on vend les villes, les provinces sans l’aveu des habitans ? C’est ainsi que la Louisiane, devenue un effet commercial, a passé de main en main dans celle d’un gouvernement, qui, après avoir tant disserté sur les droits de l’homme,