Orig. autographe. – B. R. Fonds Du Puy, Ms. 407, fol. 5 recto.
Cop. – B. R. Suppl. fr. 1009-4.
Monseigneur, Sur la nouvelle de la prinse du St-Esprit, arrest et emprisonnement du sr de Thoré, il y a eu grand alarme en ce pays et remuement en aulcuns lieux de mon gouvernement, avec quelques places prinses. A quoy j’ay incontinent pourveu, et envoyé commissions aux seneschaux des provinces et mandement aux principaux de la noblesse de la Religion, de remettre toutes choses en l’estat qu’elles estoient auparavant, afin que chascun puisse vivre en repos, suivant vostre edict de pacification, à l’entretenement et observation duquel je tiendray la main le plus qu’il me sera possible ; vous suppliant tres humblement, Monseigneur, croire que je ne manqueray jamais au debvoir de la fidelle obeissance que je vous doy, et qu’estant jaloux de mon honneur et de vostre bonne grace, je suis contraint me plaindre du peu de compte qu’on faict de me faire raison de monsr l’Admiral et de cinq ou six des principaux de la ville de Bordeaux, qui sont cause des desordres qui y sont advenus. Et me semble que pour l’autorité de Vostre Majesté, le bien de vostre service et le repos de vos subjects, il est besoin d’y pourveoir plus tost que plus tard, ainsy que j’en ay cy-devant plusieurs fois escript. Ce qui me gardera d’en faire autre redite. Et en cest endroict je supplye Dieu vous donner,
Monseigneur, en santé, aussy heureuse et longue vie que la vous desire.
HENRY.
- ↑ Des deux événements qui sont les premiers motifs de cette lettre, la prise du Pont-Saint-Esprit est du 4 décembre, et l’arrestation de M. de Montmorency-Thoré est du 9 du même mois.
