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1577. — 18 septembre.

Orig. – Biblioth. de Toulouse. Recueil de pièces manuscrites relatives aux affaires de la Ligue.
Copie de M. le bibliothécaire, transmise par M. le maire.


À MON COUSIN MONSR LE MARESCHAL DE DAMVILLE.

Mon Cousin, Ayant pleu à Dieu de faire cesser les troubles et desordres qui ont apporté une miserable ruine en ce Royaume, au trez grand regret de tous les gens de bien, il est necessaire que tous officiers de la couronne et gouverneurs, en suivant la saincte et droicte [volonté] de Sa Majesté, procurent et establissent par bons et convenables moyens tout ce qui sera requis pour banir toutes occasions de guerre et reunir tous les subjects de Sa Majesté par une bonne et durable concorde. Et combien que le malheur du temps et les artifices soustenus nous ayent cy devant causé quelque division qui ont empesché les intelligences que debvoient avoir les uns avec les aultres, je suis neantmoins tellement asseuré de la volonté et affection que portez à la conservation de la grandeur du Roy et du Royaume, comme pour le bien et salut commun, et pour la priere que je vous en fais specialement, [que] vous mettrés en oubli et ne vous ressentirés de ce qui s’est passé, vous employant à bons offices avec nous, à pourvoir et faire tout ce qui est expedient pour abolir la memoire de tous excez commis tant d’une part que d’aultre par la licence des armes, et principalement de pacifier les lieux et villes de vostre gouvernement. Partant, je vous prie, encore que je ne fais aulcunement doubte du desir qu’avez que ce desolé Royaume, par saincte loy et police, soit incontinent remis en sa premiere splendeur, donner ordre que, pour deraciner peu à peu l’aigreur qui pourroit estre es cœurs de quelques-uns tant de l’un que de l’aultre party, vous fassiés retirer les armées qui sont de delà, et cesser tous actes d’hostilité incontinent, comme on faict par deçà et en tous aultres endroicts de ce Royaume, ainsi que monsieur de Montpensier mon oncle vous escript par gentil-homme exprès qu’il envoye