particularitez du sr de Lavardin, auquel je vous supplie trez humblement vouloir estre favorable.
Orig. autographe. – B. R. Fonds Béthune, Ms. 8845, fol. 33 recto.
Madame, J’escrips au Roy mon seigneur en faveur du sr de Pierre-bufiere pour un procez contre luy intenté pour raison du meurtre du feu sr de Meillards, afin que, suivant l’edict de pacification et les lettres patentes que Sa Majesté luy a octroyées, le dict procez soit renvoyé à la chambre tripartie establie à Agen[1], nonobstant quelques aultres lettres que sa partie a obtenues contraires aux siennes, soubs mal donné à entendre, comme il verifiera ; je vous supplie trez humblement, Madame, d’aultant que ce faict concerne l’execution de l’edict, et que la contrevention à iceluy pourroit grandement prejudicier, vouloir conseiller Sa Majesté de renvoyer le dict procez et les parties à la dicte chambre, qui ne fauldra d’administrer bonne justice ; et vous accroistrez de plus en plus la devotion que j’ay de vous rendre toute ma vie la trez humble et parfaicte obeissance que je vous doibs comme
HENRY.
- ↑ La date de cette lettre peut être fixée avec certitude au mois de juillet 1578, par la coïncidence du voyage de la reine mère, qui partit de Paris à cette époque, et de l’existence éphémère de cette chambre tripartie, dont l’établissement est ainsi mentionné par de Thou : « On établit à Agen au mois de juillet, en conséquence de l’article 22 de l’édit de Bergerac, une chambre tripartie, composée de douze conseillers et deux présidents, dont l’un étoit protestant et l’autre catholique, et qui ne pouvoit rendre aucun arrêt qu’un tiers des juges qui assistoient à l’audience ne fût protestant. L’esprit de parti ne pouvoit manquer de régner dans cet assemblage bizarre. Ainsi, lorsqu’il falloit aller aux avis, il y avoit tous les jours quelques contestations qui troubloient l’ordre de la justice. Enfin cette chambre fut supprimée par l’arrivée des commissaires que le parlement de Paris nomma conformément à l’édit. » (Livre LXVI.)