Cop. – Biblioth. de Tours, ancien manuscrit des Carmes, coté M, no 50, Lettres historiques, p. 207. Communiqué par M. le préfet.
Madame,
J’ay beaucoup de regret que les demonstrations et offres que mon cousin monsr de Turenne vous a faictes de ce que nous desirons et pouvons pour le service du Roy et le bien de cest Estat n’ont peu avoir cest heur de vous retenir plus longuement par deçà, et d’estre acceptez comme utiles et necessaires. Cela ne me fera poinct despartir du debvoir que j’y ay, que je n’y employe toute la force et le moyen que Dieu me donnera jamais, ainsy que j’ay prié monsr de Sansac[1] vous dire plus particulierement, encores que je pense que mon dict cousin vous l’aura suffisamment faict entendre. Et espere que Vos Majestez rapportans leurs bons effets à ma fidele affection, en feront reussir le fruict que les gens de bien desirent. Pour donc y donner acheminement, je vous renvoye par ledict sr de Sansac les passeports qu’il vous a pleu faire dresser, lesquels je vous supplie trez humblement, Madame, nous vouloir renvoyer au plus tost en ceste forme, et en oultre, une lettre aux gouverneurs de provinces conforme à ce subject, pour tousjours gaigner temps, et vous tesmoigner que nul ne desire voir la fin de ces misères tant que faict
fils et serviteur,
HENRY.
- ↑ Très probablement Jean de Sansac, capitaine de la porte, premier gentilhomme de la fauconnerie du Roi.
