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[1579. — vers la mi-juillet.]

Orig. – B. R. Fonds Béthune, Ms. 8827, Fol. 34 recto.


À MON COUSIN MONSR DE MONTMORENCY[1],

MARESCHAL DE FRANCE.

Mon Cousin, Je n’ay voulu laisser retourner le sr Dalbene[2] vers la Royne mere du Roy mon seigneur, sans vous remercier bien fort de la continuation d’amitié et des honnestes offres que vous me faites par vostre derniere, et vous dire que je suis trez-aise que Sa Majesté soit assistée de vous en ce qui se presente par delà pour l’establissement de la paix, par l’asseurance que j’ay que vous y tiendrés la main. Le dict sr Dalbenne vous dira l’estat auquel il m’a laissé de ma santé, et comme il ne me reste de ma derniere maladie[3] que une toux, dont j’espere, avec l’ayde de Dieu, estre bien tost guery. Je vous prie, mon Cousin, me faire ce plaisir de me mander le plus souvent que vous pourrez de vos nouvelles, et croire que Vous n’en ferez jamais part à personne qui les reçoive de meilleur cœur que moy, qui prie le Createur vous donner, mon Cousin, l’heureuse vie que vous desire

Vostre bien affectionné cousin et asseuré amy,
HENRY.
  1. François de Montmorency, fils aîné du connétable Anne de Montmorency, était mort d’apoplexie, à Écouen, le 15 mai 1579, sans laisser de postérité. Henri de Montmorency, seigneur de Damville, son Frère puîné, devint chef de la maison, et est appelé dès lors le duc de Montmorency.
  2. Alexandre d’Elbène, fils d’Albisse d’Elbène et de Lucrèce Cavalcanti, né à Lyon, le 7 mai 1554, fut gentilhomme ordinaire du roi de Pologne, depuis Henri III, et se distingua par sa valeur dans toutes les guerres du règne de ce prince. Retiré en Italie au commencement du règne de Henri IV, il l’y servit utilement, et lui apporta, en 1597, au camp de la Fère, ses lettres d’absolution. Henri IV le nomma conseiller d’état et chevalier de Saint-Michel, et lui promit l’ordre du Saint-Esprit, que sa mort l’empêcha de lui conférer. Alexandre d’Elbène mourut en 1613.
  3. Voyez la lettre précédente.