Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/280

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lumiere de la verité dissipera bientost et à vostre contentement les brouillards de telles calompnies, entre lesquelles l’une des plus grandes est de vous avoir faict entendre que j’aye envoyé audict sr mareschal vostre lettre-patente, signée et scelée de ma main et de mon sceau, en blanc, pour pouvoir escrire tout ce qu’il veult et desire[1]. Ce qui est tellement faulx et controuvé que je n’y ay pas encores seulement pensé.

Madame, je supplie Nostre Seigneur vous vouloir conserver longuement et trez heureusement en trez parfaicte santé. De Montaulban, ce xxixe juillet 1579.

Vostre trez humble et trez obéissant subject, serviteur et fils,
HENRY.


Madame, je vous asseure que je n’ay jamais envoyé les lettres-patentes au mareschal de Bellegarde, dont on vous a parlé ; et vous supplie ne croire telles calomnies, qui sont esloignées de ma volonté et de la verité[2].



[1579. — 30 juillet. – Ire.]

Cop. – Biblioth. de Tours, ancien manuscrit des Carmes, coté M, no 50, Lettres historiques, p. 2. Communiqué par M. le préfet.


[AU ROY, MON SOUVERAIN SEIGNEUR.]

Monseigneur, J’ay choisy le sieur de [Lezignan[3]] pour vous faire entendre ce qui s’est passé en l’assemblée qui a esté faicte en ceste ville[4],

  1. On voit, d’après cette apologie, que les soupçons de la complicité du roi de Navarre dans l’affaire Bellegarde étaient allés jusqu’à une accusation formelle et circonstanciée, dont il réfute ici la calomnie.
  2. Ce post-scriptum est de la main du roi.
  3. Voyez la lettre précédente et les deux suivantes.
  4. Idem.