Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/335

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honneurs et biens. L’asseurance que nous avons que de vostre chef vous ne voudriez faillir d’apporter tous en une si necessaire entreprise ce qui est en vostre pouvoir et de vostre debvoir, nous gardera de vous en dire davantage, si ce n’est pour prier Dieu, Messieurs, vous avoir en sa tres saincte garde. De Lisle, ce jourd’huy xve jour d’avril 1580.

Vostre bien affectionné et asseuré amy,


HENRY.



1580. — 16 avril.

Cop. – B. R. Fonds Saint-Germain-Harlay, Ms. 329-2 (1172 ancien), pièce 121.


À MESSRS LES GENS TENANS LA COURT DE PARLEMENT À THOLOSE POUR LE ROY MON SEIGNEUR.

Messrs, En mesme temps que j’ay receu la lettre que vous m’avés escripte, je pense que monsr le premier president vous aura communiqué celle que je luy ay faicte pour lui representer les occasions qui m’ont poussé, à mon extresme regret, de venir à une necessaire deffense, ayant infinis advis de touts ceulx de la religion reformée des oppressions qu’ils souffrent, avec lesquels estant si estroictement joinct, comme je suis, je n’ay peu refuser de songer à nostre commune conservation. Et pour le regard de ceste ville, je m’en suis asseuré pour y faire maintenir les habitans sous l’obeyssance du Roy mon seigneur et mon auctorité (estant une des villes de mon domaine), sans que personne y aye esté offensé en sa personne, pillé ni rançonné ; mais au contraire j’ay baillé passeport et faict conduire les moines qui s’en sont voulu retirer, portant un extresme regret que le malheur de ce siecle nous reduise à cest expedient qu’on eust bien peu esviter si les premieres contraventions eussent esté punies. Et de ma part Dieu m’est tesmoing si de mon costé j’ay rien espargné de ce qui pouvoit servir à la conservation et entretenement de la paix, non plus que je feray tant que je vivray ; mais qu’on m’assiste franchement à une si saincte cause : priant Dieu m’en faire la grace et vous