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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/415

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ticles particuliers, il est estably à Montoire[1] et que je n’ay aucun de ma famille residant en mon chasteau. Qui est un prejugé fort desadvantaigeux pour tous les hautz justiciers et dont il ne peult sortir que beaucoup de mescontentement, voyans par là vostre edict trop evidemment enfrainct et ebresché. Ce que je vous supplie tres humblement, Monseigneur, vouloir considerer meurement, et faire examiner les articles et conferences par lesquelles il se trouvera qu’à Vendosme et à Montoire, le presche estably de si long temps n’est point contre l’edict, mais bien icelluy arrest, qui me rend de pire condition que le moindre gentilhomme de France. À ceste cause, d’aultant que vous desirez, Monseigneur, conserver à voz subjectz ce qu’il vous a pleu leur donner, et que partant de lettres avez tousjours declairé vostre intention estre telle, je vous supplie tres humblement ne me priver poinct de ce benefice, ains faire revoquer et rayer du registre de vostre conseil le dict arrest, et restablir le dict exercice, comme il y a esté cy-devant fort paisiblement, affin que vos subjects cognoissent que vous leur voulez maintenir ce que leur avez octroyé et promis. Et aprés vous avoir tres humblement baisé les mains, [je prieray Dieu] vous donner, Monseigneur, en parfaicte santé, tres heureuse et tres longue vie. De Aigues-Caudes, ce xixe jour de juing 1581[2].

Vostre tres humble et tres obeissant subject

et serviteur,


HENRY.
  1. Ou Querhoent, en Vendômois, aujourd’hui chef-lieu de canton du département de Loir-et-Cher.
  2. Une autre lettre du roi de Navarre au Roi sur le même sujet, conçue à peu près dans les mêmes termes, mais sans date et moins détaillée, est conservée sous le no 33 dans le manuscrit 914 de la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg. Le roi de Navarre s’y plaint, en outre, de l’influence du nonce du Pape dans cette affaire.