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[1583. — vers le mois de mai.] — I^re.

Orig. autographe. — Collection de M. F. Feuillet de Conches.

À MONS^R DE S^T GENYES.

Mons^r de S^t Genyes, Je vous ay envoyé par Quenaut la lettre pour le vicomte^[1], ayant trouvé bon qu’il face le voyage et parle comme de luy-mesme. Je trouve aussi fort bonne la deffense pour les soldats qui vont et viennent, afin de les faire contenir et cesser les pilleries et transport des butins qu’ils font. Ma sœur fera la dicte desfense^[2], et j’ay commandé au s^r de Castelnau, qui s’en retourne par delà, de faire le semblable au Mont de Marsan et à Tartas. Il sera besoing de bailler quelques pouldres pour les dictes garnisons. Sur vostre advis, j’ay renvoyé le dict s^r de Castelnau avec son regiment. Mandés-moy le plus souvent que vous pourrés de vos nouvelles, comme je feray aussy des miennes. Je vous recommande tout. C’est

Vostre tres affectionné maistre et parfait amy,

HENRY.

↑ Le vicomte d’Echaus ou d’Etchau. Voir la lettre suivante. I] s’agissait d’une négociation avec l’Espagne, où le vicomte d’Etchaus, sujet du roi de Navarre, avait un beau-frère nommé Undiano, sujet de Philippe II. Le prince espagnol profita des relations entre ces deux gentilshommes pour faire proposer au roi de Navarre une somme de trois cent mille écus, à toucher immédiatement, suivie de cent mille écus par mois, s’il voulait faire la guerre à Henri III. S^t-Geniez et Mornay, chargés de refuser cette offre, eurent en même temps mission de faire prier le roi d’Espagne de prêter à leur maître, sans condition politique, une somme de cinq cent mille écus pour laquelle il aurait engagé tous ses biens. Tel est le sujet de cette lettre et de la suivante. On peut voir, sur ce sujet, la vie de Mornay, livre I^er. Le récit semble en devoir être préféré à celui de d’Aubigné, qui intente là contre la mémoire de son maître une accusation très-grave. Le roi d’Espagne ne prêta rien, et chercha inutilement à renouer l’affaire, vers l’automne.
↑ Madame Catherine était gouvernante de Béarn.

[1] Le vicomte d’Echaus ou d’Etchau. Voir la lettre suivante. I] s’agissait d’une négociation avec l’Espagne, où le vicomte d’Etchaus, sujet du roi de Navarre, avait un beau-frère nommé Undiano, sujet de Philippe II. Le prince espagnol profita des relations entre ces deux gentilshommes pour faire proposer au roi de Navarre une somme de trois cent mille écus, à toucher immédiatement, suivie de cent mille écus par mois, s’il voulait faire la guerre à Henri III. S^t-Geniez et Mornay, chargés de refuser cette offre, eurent en même temps mission de faire prier le roi d’Espagne de prêter à leur maître, sans condition politique, une somme de cinq cent mille écus pour laquelle il aurait engagé tous ses biens. Tel est le sujet de cette lettre et de la suivante. On peut voir, sur ce sujet, la vie de Mornay, livre I^er. Le récit semble en devoir être préféré à celui de d’Aubigné, qui intente là contre la mémoire de son maître une accusation très-grave. Le roi d’Espagne ne prêta rien, et chercha inutilement à renouer l’affaire, vers l’automne.

[2] Madame Catherine était gouvernante de Béarn.

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