Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/620

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d’estre chastiés ; et seroit besoin de les decouvrir. Je ne sçay d’où vient cet artifice mais ils sont cause de beaucoup de maux. Je suis bien marry de ce que les ecclesiastiques de Basas ont pris l’alarme[1] ; cela ne fait qu’alterer le repos de la ville, que j’ay fait et fais ce que je puis pour entretenir, suivant ce qui a esté entre nous accordé. Ceulx qui surprennent les villes, maisons et chasteaux devroient estre punis exemplairement, autrement la licence croistra de plus en plus. Je trouve fort bonne l’election que le Roy a faite de monsr de Ruffec[2] ; et ce que vous estes si proche y ajouste quelque chose davantage pour mon contentement. Je vous prie, mon Cousin, tenir la main à ce que, par mes sujets du Mont-de-Marsan l’obeïssance qu’ils me doivent me soit rendue. Le Roy me mande tant qu’il desire une si entiere observation de l’edit : ce point est des principaux et qui doibt estre le moins omis. J’espere partir bientost d’icy. Je vous prie, mon Cousin, me mander ce que j’en dois esperer, et au reste aimer tousjours

Vostre plus affectionné cousin et plus asseuré amy,


HENRY.


Je vous prie, mon Cousin, que je sois remis en mes maisons et ne me mectre point en peine de m’y remectre. On ne doibt, ce me semble, me mettre au désespoir.

  1. Les religionnaires empêchaient l’évêque de Bazas de reconstruire son palais, tombé en ruines.
  2. Philippe de Volvire, baron de Ruffec, vicomte de Rochebron, de Saint-Cyr, d’Affie, etc. chevalier des ordres du Roi, gentilhomme ordinaire de sa chambre, conseiller en ses conseils, capitaine de cent hommes d’armes, après avoir été, en 1567, ambassadeur en Allemagne, en 1570, gouverneur des pays d’Angoumois et Saintonge, de la ville de la Rochelle et du pays d’Aunis, en 1571, lieutenant énéral au gouvernement de Bretagne, fut nommé, le 23 juillet 1583 (suivant les titres de sa maison, conservés en manuscrit au Cabinet généalogique), lieutenant général au gouvernement de Guienne, c’est-à-dire probablement, adjoint, en cette qualité, à son parent le maréchal de Matignon. L’année suivante sa baronnie de Ruffec fut érigée en marquisat.