Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome2.djvu/183

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_ DU ROI DE NAVARRE. U 173 m’aura reduict, de ne me pouvoir dellendre, sans que le peuple ' innocent en souilre. Je plains ma condition, que, pour garentirma vie, il faille que vous senties du mal et de la peine-: vous pourle soulagementet bien desquels j’estois prest à respandre mon sang, si mes ennemis n’eussent mieulx aime se rachepter d’un combat ou je les appellois, par un parricide contre cest Éstat, par une combustion universelle,. Mais je me console, que vous scaures bien considerer que la nature des maulx est telle, qu’ils ne peuvent pas estre guaris sans ' quelques maulx ; que vous en Sçaurés attribuer la cause, non pas au chirurgien qui a but de guarir, mais a celuy qui a faict la playe, et en ` ceste playe par consequent toutes les douleurs qui s'en ensuivent ; que dans peu de temps, au reste, Dieu me fera ceste grace, aprés tant de traverses, de voir cest Estat purge de ceulxi qui le travaillent ; devons voir aussi jouir d’un repos certain. et asseure, qui nous lasse en peu de temps oublier tous les travaulx passez. Juges, je vous prie, par les eflects, des intentions des hommes. Pour vous faire aplaudir à ces troubles, ces gens vous_vouloient faire esperer _ qu’ils reformeroient les abus des linances, qu'ils diminüeroient les ` tailles et subsides, qu’ils rameneroient le temps du roy Louis XII ; et . des—jà, qui les eust voulu croire, ils se laisoient surnommer Peres du peuple. Qu’est-il advenull Leur guerre, apres vous avoir ronge estran- gement de toutes parts, s’est veüe terminée par une paix, en laquelle i ils n’ont pense qu’à leur particulier, et ne s’y est Iaict aulcune men- tion de vous. Leur paix,. qui pis est, s’est tout aussi tost tournee en une guerre contre ceulx qui demeuroient paisibles, par laquelle le Boy _est contrainct de doubler les iniposts, le peuple expose en proye aux gens de guerre, la France obligée, ] si Dietr’n ; y` met tost la main, a estre meurtriere d’elle—mesme. Car qu’est aultre chose l’edict qu’ils ont extorque, qu’une necessite imposée au Roy- de ruiner son. peuple, de se deslaire soy—mesme de sa main P Au moins, s’ils ne vou- '_ loient soulager le peuple, que ne se contentoient—ils de l’avoir mais. Et que leur avoit—il faict pour l"accablerP On couvre-ce mal d’un zele de l’Eglise. L’ardeur de ce zele se devoit monstrer en une cba—